LFI- PCF: Décryptage d’une pitoyable manipulation ! 2/2

Publié le 19 Avril 2021

Annexe : prises de notes détaillées !

Dès la page 2,

 Il y a des erreurs basiques dans le raisonnement économique. En page 2, le texte nous dit que l’objectif du PC est l’éradication du chômage et conteste la détermination d’une autre gauche de vouloir y parvenir (évidemment il s’agit de la FI) qui le considérerait comme acceptable. Nous citons : « le chômage  dit « frictionnel » ou « beveridgien » qui serait, quoi qu’il arrive, selon eux, la situation des travailleurs entre deux emplois ».

 

Cette remarque est de la mauvaise foi ou de la méconnaissance d’un mécanisme économique élémentaire. En effet le chômage frictionnel est inévitablement incompressible car il est juste la conséquence de la recherche d’emploi, même quand on quitte volontairement un emploi pour aller vers un autre emploi, dans un monde du plein emploi. Plus l’emploi attendu tarde et plus le chômeur va continuer à chercher. Cette durée dépend d’ailleurs d’au moins deux  choses : de la disponibilité des emplois et surtout du niveau de revenu de remplacement. Les allocations ont été prévues à cet effet.  Leur niveau détermine la qualité de la recherche d’emploi et sont à l’avantage des chômeurs  puisqu’ils peuvent ajuster leur attente à leur emploi.  C’est pour cela que les chômeurs sont considérés comme des actifs.

 

On peut en effet supprimer ce chômage … par un simple jeu d'écriture, en retirant ces chercheurs d’emplois du chômage en les mettant en stage ou en formation ce qui réduit ce chômage artificiellement. Cela revient à dire que si les gens tombent, il faut supprimer la gravité ou que ce n’est pas la peine de mettre plus de lits car sinon on va avoir plus de malade comme nous dirait Olivier Véran.

 

De fait, on peut se demander quel est l’intérêt de cette remarque chargée d’implicite. Est-elle destinée à montrer que l’auteure est une vraie économiste capable de prendre de la distance avec des concepts savants de manière à ce que l’on ne remette pas en doute les approximations qui viendront ensuite ou est-ce simplement de l’ignorance ou une lecture paresseuse de concept qui nécessite quand-même un peu de sérieux pour sa compréhension ? Dans les deux cas, cela augure mal de la portée de cette brochure.

 

Dès la Page 3,

la brochure essaie de prouver le FOSSE ABISSAL entre les deux programmes PCF-LFI. Et donc, comme premier exemple de division irréconciliable, la brochure RAPSE écrit « Par exemple, la proposition de sécurité d’emploi et formation n’est manifestement pas parvenue au siège de la FI.»

 

En reprenant leur style, on pourrait leur répondre que si la proposition de sécurité d’emploi et formation n’est manifestement pas parvenue au siège de la FI, il semblerait que le programme LFI ne soit pas parvenu jusqu’au RAPSE et qu'ils n'ont manifestement pas lu le chapitre 2, 24 : «Assurer la continuité des droits personnels hors du contrat de travail (droit à la formation, ancienneté, etc.) ; Garantir la continuité du revenu en cas de perte d’emploi ou de retrait d’activité dans le cadre d’une sécurité sociale professionnelle»  qui est un système proche puisque la FI a repris la proposition issue de la CGT sur la garantie de l'emploi, droit à la sécurité sociale professionnelle (https://www.cgt.fr/documents/repere-revendicatif-ndeg-7-garantie-de-lemploi-droit-la-securite-sociale-professionnelle ). Ou alors, le RAPSE considère la proposition de la CGT faiblarde, très/trop sociale-démocrate, voire complaisante avec le capitalisme et son marché de l'emploi ?

 

En page 4,

l’introduction de cette page illustre parfaitement toute la brochure et sa méthode clairement affichée : «  Nous ne reprenons pas le détail de toutes les propositions mais seulement les principales, notamment celles annoncées comme « mesure clé » par FI. Mais leurs autres mesures ne démentent pas leur aspect social-démocrate. »

 

le RAPSE compare donc essentiellement les titres de chapitres et non sur le contenu, ce qui leur permet d'affirmer, sans le démontrer, que c’est social-démocrate. Ce n'est évidemment pas rigoureux du tout comme démarche. En effet elle est  basée sur une représentation à priori de ce qu’est ce programme et pas de ce qu'il est réellement. D'où le côté « amusant » de la critique du RAPSE qui reproche « le comparateur FI reste sur des annonces « en surface » ce qui nous met en état de compatibilité !. »  mais qui ne souhaite pas rentrer dans le détail (car ça forcerait à reconnaître les similitudes entre les deux programmes)

 

le RAPSE critique dans un paragraphe le titre  « Face au chômage et à l’urgence sociale, partager les richesses, mettre au pas la finance. » , en expliquant que c'est creux et sans proposition …. en « oubliant » de préciser que ce n'est qu'un titre, détaillé ensuite en 16 grands points, eux-mêmes détaillés dans des sous-parties. C'est sûr que si on s'arrête au titre …

 

Ensuite, ils écrivent : «  Partager les richesses ? Certes ! Mais comment les produit-on ? L’entreprise où se créent ces richesses est absente. »

D'abord, première remarque amusante qui montre leur une certaine mauvaise foi ou le fait qu'ils n’aient pas lu le programme : L'entreprise y serait tellement absente que rien que dans le chapitre 2, elle est citée … 24 fois

Ensuite, et plus grave pour une revue qui se dit communiste : La lettre affirme que l’entreprise est LE lieu où se crée les richesses. C’est une erreur courante, véhiculée par le …. Medef pour discréditer les services publics. Qui peut croire que la richesse ne se crée que dans l'entreprise ? En effet un professeur de l’éducation nationale crée autant de richesses qu’un professeur du privé tout comme pour un infirmier de l’hôpital public et du privé ou un électricien d'EDF, ou un jardinier des EPA ou collectivités territoriales. Or ces activités représentent 20 % de la richesse créée.

 

Malgré leur lecture (a priori trop rapide) du programme LFI, ils se posent la question suivante : « que fait-on pour produire autrement avec une efficacité sociale et environnementale en créant des emplois, en pesant sur l’utilisation des crédits et des profits ? » Cette question pourrait laisser croire qu'il n'y a rien dans le programme LFI. Or, LFI porte de propositions (étonnamment proches des nôtres) sur les nouveaux droits des salariés ou sur les coopératives, sur l'efficacité environnementale en créant des emplois : exemple parmi d'autres :Chapitre 2, Point 16 : la bifurcation écologique pour créer des centaines de milliers d'emplois, et tout le chapitre 3 basé sur la planification écologique …

 

Toujours inquiétant, le RAPSE ne serait pas favorable à la proposition LFI d'« Instaurer un protectionnisme solidaire pour produire en France et assurer notre indépendance. Mesure clé : Relocaliser d’urgence les productions essentielles à la vie de notre pays. » Le RAPSE se moque de cette proposition « invraisemblable » et écrit « Faut-il relocaliser donc re-déshabiller Pierre pour habiller Paul ou développer une nouvelle industrie ? Et surtout, cela passe-t-il par un protectionnisme invraisemblable (…) ? » Par cette phrase, on ne peut que comprendre que le RAPSE est contre le protectionnisme anti-dumping social et pas favorable à une relocalisation qui déshabillerait … on ne sait pas qui ! Focalisés sur l'emploi que pourraient perdre les salariés des pays en voie de développement, on note qu'ils oublient deux problèmes essentiels : 1) les pays exportateurs pourraient se réorienter sur leur marché intérieur, qui en a bien besoin 2) le RAPSE oublie le coût de l'empreinte carbone d'une production à l'autre bout du monde, le transport de marchandises à travers la planète étant ultrapolluant. 3) quid de l'indépendance du pays quand quelque chose d'important ( Cf les masques chirurgicaux par exemple) n'est produit qu'à l'étranger ?

Enfin, le RAPSE, en plus, avec sa remarque « On imagine les réactions en chaîne et les retours de bâtons si nous introduisions un protectionnisme quelconque. » montre sa pusillanimité face au capital qu'il n'ose pas affronter a priori…. en se contredisant juste après, car le RAPSE ne semble par contre pas inquiet de la réaction du même capital face aux mesures donnant le pouvoir aux salariés dans l'entreprise. Une fois de plus, le RAPSE montre son beaucoup  incohérence.  

 

Ensuite le RAPSE liste tout ce que la FI ne proposerait pas :

PCF : « Reconstruire notre industrie passe par des pouvoirs citoyens dans l’entreprise pour agir sur les choix stratégiques des entreprises, une autre utilisation de l’argent, celui des banques et celui des profits pour investir avec création d’emplois, contre les délocalisations, produire autrement, respecter l’environnement, … toutes choses que ne propose pas le programme FI. » (sic!) => conclusion honteuse car fausse par omission volontaire.

 

Reprenons chaque proposition évoquée et vérifions si elles sont absentes :

Reconstruire notre industrie passe par des pouvoirs citoyens dans l’entreprise pour agir sur les choix stratégiques des entreprises => il suffit de se référer au programme l'avenir en commun, Chapitre 1, point 14 ; Chapitre 2, point 22, etc. ,

Une autre utilisation de l’argent, celui des banques et celui des profits pour investir avec création d’emplois, => il suffit de se référer au programme l'avenir en commun Chapitre 2, point 19, 20, 21, 31, etc. 

contre les délocalisations [légère contradiction avec sa dénonciation de la relocalisation) ,

produire autrement => il suffit de se référer au programme l'avenir en commun, chapitre 2, point 17, 18, etc.,

respecter l’environnement => il suffit de se référer au programme l'avenir en commun, tout le chapitre 3, sans compter les références écologiques dans le chapitre 2, point 17, 18, 20, 21, 26, 30, 31, etc.

, … toutes choses que ne propose pas le programme FI.=> Conclusion, énième assertion fausse, par omission volontaire ou parce que le programme l'avenir en commun n'a pas été lu par le RAPSE,

 

Ensuite, ils critiquent la proposition LFI d’ « Investir pour assurer la bifurcation de notre économie. Mesure clé : lancer un plan massif de 100 milliards d’euros d’investissements écologiquement et socialement utiles. » qui serait « Une proposition qui épargne le patronat et la finance. (…) (Le RAPSE  a encore « oublié » de lire le chapitre 2, point 32 sur la révolution fiscale) Rien dans les mesures proposées ne permet aux salariés et aux citoyens d’imposer que l’argent des banques et l’argent des profits soient utilisés pour investir, créer des emplois, produire autrement dans le respect de l’environnement." Encore une fois faux, il suffit de relire les références évoquées ci-dessus dans le programme l'avenir en commun Chapitre 1, point 14, Chapitre 2, point 19, 20, 21, 31, 32, etc. ; tout le chapitre 3 ...

 

On arrive en page 5

Et là, il font une grosse liste de revendications et omettent volontairement que le programme l’avenir en commun fait les mêmes propositions:

PCF : « Impulser un nouveau mode de production et de consommation

• Moratoire immédiat sur les licenciements, les fermetures de site, les cessions ou externalisations de sites ou de services, les délocalisations pour les groupes industriels, et interdiction des LBO

=> pour voir que LFI propose la même chose, il suffit de se référer au programme l'avenir en commun, chapitre 2, 16, 17, 20, 24, etc..

• Élaborer un plan de développement d’une vingtaine de filières industrielles stratégiques pour une nouvelle industrialisation liée au développement des services publics. 1 million d’emplois seront créés dans les filières d’avenir : l’énergie, avec notamment les énergies renouvelables, l’automobile propre, les transports urbains et ferroviaires, la rénovation thermique des bâtiments, l’agriculture paysanne, l’aérospatiale, la navale et le numérique, et de la réparation, de l’économie circulaire et des matières recyclées.

=> pour voir que LFI propose la même chose, il suffit de se référer au programme l'avenir en commun, chapitre 3, Chapitre 2, 16)

A ce niveau-là, on va tomber dans le grotesque et le tour de passe-passe.

Le RAPSE accuse LFI : « Lutter contre les inégalités salariales dans l’entreprise. Mesure clé : Porter immédiatement le smic mensuel à 1400€ nets. » quand « Le programme du PCF prévoit de porter le Smic net à 1700 € (ils oublient de préciser en fin de mandat). PCF : « Organisation d’une conférence annuelle de revalorisation des salaires et des qualifications et augmentation immédiate des salaires (+ 23 % pour le SMIC, qui sera fixé à 1 800 euros brut (1 700 euros net à la fin du quinquennat) et augmentation en conséquence des salaires de chaque premier niveau … » Et concluent « Que ce soit 1400 ou 1700€ : la différence est sans doute anecdotique ?

  • Problème, c’est que LFI et PCF proposent donc... la même chose ! C'est juste qu'ils comparent une mesure immédiate (LFI) avec une mesure qui doit théoriquement arriver 5 ans plus tard (PCF) En Plus, là où heureusement le ridicule ne tue pas, pour le début de mandat, LFI passe le SMIC à 1400 euros nets alors que PCF le passe à 1800 euros  … bruts. Or, 1800 euros net - 23% de cotisations, c'est ..... 1386 euros nets .... donc, exactement la même proposition à quelques dizaines d'euros près (en défaveur du PCF)... c'est vrai que c'est un fossé entre nous .... Quant aux 1700 euros nets en fin de mandat , d'où sort cette proposition quand les dernières propositions du PCF ne l'indiquent pas  (https://www.pcf.fr/actualite_les_10_propositions_du_pcf_pour_la_france) et que même la CGT ne la propose pas !

« Encadrement des rémunérations dans les entreprises (échelle de 1 à 20), suppression des stock options et interdiction des « golden hellos / parachutes »

=> pour voir que LFI propose la même chose, il suffit de se référer au programme l'avenir en commun, chapitre 2, 27, … donc tout pareil !

Enfin, nouvelle malhonnêteté, pour faire croire que les programmes sont différents

FI : « Réduire le temps de travail, travailler moins pour travailler tous. Mesure clé : Appliquer réellement et immédiatement les 35h, en majorant les heures supplémentaires. »

PCF : « Négociations pour la réduction du temps de travail en vue de passer aux 32 heures hebdomadaires »

Là encore, quelle malhonnêteté. Houlàlà, le PCF proposerait 32H contre les 35H de LFI ? A part que le RAPSE « oublie » encore une fois de préciser que LFI propose 35h immédiatement (le PCF a-t-il oublié que de nombreux salariés sont encore aux 39h dans les TPE/PME, ces 4h étant souvent majorées que de 10% ?) mais surtout chapitre 2, 26 : "favoriser le passage à la semaine de quatre jours pour aller vers les 32 heures et appliquer les 32 heures pour les salariés en travail de nuit et les métiers pénibles (...) Ce thème est central pour les insoumis : la première note de l’Institut La Boétie, la fondation de la France insoumise, propose le passage à la semaine de 4 jours comme nouvel horizon social et écologique.". Balo, LFI propose donc bien les 32h comme le PCF, la différence étant entre une négociation pour la réduction du temps de travail (PC) et une conférence nationale sur le partage du temps de travail (FI). Voilà de quoi faire une guerre de tranchée effectivement !  

 

Page 6

sur les retraites, on serait en désaccord profond ? LFI propose : « Garantir une retraite digne. Mesure clé : Restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein. » avec le commentaire acerbe du RAPSE « Voilà deux mesures qui annulent les reculs de la dernière décennie. Sans plus ! » quand le PCF propose « Meilleures retraites autour d’un principe : un taux de remplacement de 75 % minimum et en aucun cas inférieur au Smic revalorisé pour une carrière complète de travail. »

Encore une fois, le RAPSE a un problème de lecture et d'oubli à l'insu de leur plein gré puisque le programme l'avenir en commun, chapitre 2, 28 précise « Revaloriser les pensions de retraite au niveau du SMIC pour une carrière complète et porter le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté » …. soit la même chose que le PCF

Là, on arrive dans le contradictoire annoncé par eux-mêmes et surtout sur des propositions inquiétantes car dans le cadre de l'UE actuelle :

Donc ils rappellent le titre de chapitre du programme de la FI : « Mettre au pas la finance. Mesure clé : Instaurer une taxe réelle sur les transactions financières. » en « oubliant » de préciser que le Chapitre 2, 19, 20, 31 et 32 proposent plus de choses. Le RAPSE critique cette mesure de taxe des transactions en disant « Cette mesure est loin de nous mettre à l’abri de la pression des marchés financiers. Elle nécessite des accords à l’échelle européenne voir mondiale pour pouvoir être déployée Cela nécessite des batailles à ce niveau. En 1981, un contrôle des changes particulièrement strict assorti d'une nationalisation quasi intégrale du système bancaire s'est soldé par un échec face à la mondialisation capitaliste. », en avouant l'impuissance du RAPSE à imaginer un affrontement face à cette mondialisation capitaliste.

Et le RAPSE propose alors : « Organisation d’une « Cop fiscale » visant à lutter contre l’évasion et la fraude fiscales, mais aussi à établir un agenda pour la mise en place de la Taxe sur les transactions financières (avec un objectif de recettes de 36 milliards d’euros par an) et une harmonisation de la fiscalité des entreprises dans les pays d’Europe »

On peut déjà noter que le RAPSE propose aussi la taxe sur les transactions financières (qu’ils trouvaient compliquée chez LFI)

Mais surtout, le PCF veut créer une COP fiscale en prenant maladroitement la référence à la COP 21 qui a certes été un succès diplomatique mais a surtout été un réel échec climatique puisque, pour y arriver, de nombreux compromis ont vidé le texte de sa substance.

Et là, le bât blesse dans cette proposition du PCF. Le RAPSE n’explique pas comment on va réussir à convaincre tous les pays de trouver un accord fiscal dans une COP fiscale alors qu’on n’arrive pas à se mettre d’accord sur les paradis fiscaux. Et surtout le RAPSE n’a toujours pas pris de leçon de ce qu’est l’Europe actuelle. Malgré la Grèce de Siryza et son étranglement scandaleux, le RAPSE est encore dans le déni et espère une harmonisation européenne … avec des pays libéraux ou réactionnaires dans une organisation qui fonctionne à l’unanimité … il suffirait qu’ils se relisent « Elle nécessite des accords à l’échelle européenne voir mondiale pour pouvoir être déployée Cela nécessite des batailles à ce niveau … face à la mondialisation capitaliste »

 

Ils reprochent la légèreté de FI qui propose : « Séparer les banques d'affaires et de détail . » en disant « Au même titre qu’on ne peut laisser les entreprises être gouvernées pour la recherche effrénée du profit, on ne peut laisser les banques d’affaires agir en fonction des critères de rentabilité capitalistes. Il est nécessaire et possible d’exiger , et c’est une des clés de la réussite d’une politique de gauche, qu’elles aient un comportement vertueux pour que le crédit que ces banques accordent à l’économie le soit avec des critères de service public d’efficacité économique, sociale et écologique.

Allez, c'est reparti pour de la mauvaise foi. Mettre en regard ces deux propositions c’est comme comparer des torchons et des serviettes. Celle de LFI propose une séparation des banques d’affaires et banques de détail qui est une façon de mettre à l’abri les fonds déposés par les particuliers des tentations de les utiliser pour faire des opérations très risquées. L’autre, celle du PCF, nous évoque le financement de l’économie. L’apparente timidité de la  mesure de la FI n’est dû qu’à la construction argumentaire de l’analyse qui l’isole du cadre plus général de « Mettre au pas la finance » dont l’objectif n’est pas de financer mais éviter qu’elle ne tombe dans une économie de casino ou de spéculation. Ce n’est pas du tout le même sujet. Dans ce paragraphe, il s’agit d’éviter les excès de la finance et la réponse du PC porte sur la manière de financer. Non seulement le programme de la FI aborde ce problème mais en plus le détail avec des mesures qui ressemblent à ce que propose le PC mais qu'ils ont encore « oublié » de citer : chapitre 2, point 21 et 31, Socialiser des banques généralistes, en vue de financer les petites entreprises sur critères sociaux et écologiques ; Accorder une licence bancaire à la Banque publique d’investissement pour lui permettre de se financer auprès de la Banque centrale ; Rétablir un circuit public du Trésor où les institutions bancaires ont obligation de déposer leur trésorerie, pour extraire l’État des marchés financiers et reprendre le contrôle sur les taux d’intérêt.

Ah si, le PCF propose « Création d’un Fonds européen de développement solidaire et écologique, abondé par la Banque centrale européenne, chargé de financer un plan d’investissement européen pour l’avenir, prioritairement alloué aux services publics, à la reconstruction productive durable et la formation des jeunes. » Là encore, c'est un vœu pieux car le RAPSE ne dit pas comment la France va convaincre les autres pays européens pour obtenir l’unanimité et surtout contourner l’indépendance de la BCE … Eh Oh, les camarades, on est dans une union européenne libérale avec des règles faites pour ne pas en déroger ! A priori, le RAPSE n'en a toujours pas conscience ...

Page 7

Petit clin d’œil amusant

le RAPSE reproche à LFI : « Mesure clé : créer un pôle public bancaire .» en dénonçant « Une fois de plus les choses vont se régler grâce à la baguette magique de l’État (…) ces nationalisation n’ont pas apporté les transformations escomptées pour assurer la reprise économique et permettre de lutter contre le chômage.

Et ils proposent à la place …. la « - Création d’un pôle public bancaire  … [comme LFI alors que quelques lignes plus haut, ils s’en moquaient] autour de la Caisse des dépôts et consignations, de la Banque publique d’investissement, de la Banque postale, des banques mutualistes avec la nationalisation (LFI parlant de socialisation de banques généralistes) de la BNP Paribas et de la Société générale… » Donc nous on nationalise  et LFI socialise …

Bref, PCF tout comme LFI proposent de mettre au pas la finance.

Page 8

Toujours dans l’absurde, le RAPSE dénonce  LFI : « Construire un cadre protecteur pour les travailleurs. Mesure clé : Abroger la loi El Khomeri et les ordonnances Penicaud, rétablir la hiérarchie des normes sociales, le principe de faveur et les « comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail. » et reproche : « Autrement dit revenir à une situation qui était moins pire ? » … A la place le RAPSE rappelle que le PCF propose … la même chose !!! A savoir « Abrogation de la « loi Travail »

Ensuite le RAPSE, toujours dans l'interprétation de mauvaise foi écrit : « Il est vrai que JL Mélenchon n’est pas pour l’intervention citoyenne dans l’entreprise. » en « oubliant encore une fois » que le programme l'avenir en commun de LFI indique chapitre 1, Point 14 « Reconnaître la citoyenneté dans l’entreprise et des droits nouveaux aux salariés »

et le RAPSE revendique à nouveau «adoption d’une loi de sécurisation de l’emploi et de la formation »  en oubliant encore une fois que LFI fait des propositions semblables  chapitre 2, 24 : Assurer la continuité des droits personnels hors du contrat de travail (droit à la formation, ancienneté, etc.) ; Garantir la continuité du revenu en cas de perte d’emploi ou de retrait d’activité dans le cadre d’une sécurité sociale professionnelle 

Enfin, ils se moquent de la proposition de licenciement boursier de LFI sans proposer autre chose et de la proposition « Réformer les tribunaux de commerce et les procédures de redressement et liquidation d’entreprise pour donner plus de pouvoirs aux salariés, empêcher les licenciements économiques d’être effectifs avant épuisement des recours .» en reprochant " plus de pouvoirs pour l’ambulance ? N’est ce pas lorsque l’entreprise fonctionne qu’il faut donner plus de pouvoirs aux salariés ? » toujours en omettant le chapitre 1, Point 14 « Reconnaître la citoyenneté dans l’entreprise et des droits nouveaux aux salariés » et surtout méprisent les instruments collectifs qui seront nécessaires, même quand les salariés auront tous les droits. Ça n'empêchera pas les faillites, les conflits inter-entreprises, etc.

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